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A voir, réfléchir et mettre en pratique;


Merci à La Maison du Développement Durable à LLN, Belgique:

LE  MESSAGE DE LAUDATO SI’, MI’ SIGNORE Loué sois-tu, mon Seigneur

Marcelo Sánchez Sorondo

« Nous sommes appelés à être les instruments de Dieu le Père pour que notre planète soit ce qu’il a rêvé en la créant, et pour qu’elle réponde à son projet de paix, de beauté et de plénitude. » (§ 53)

Je vous salue vous tous qui prenez part à cette importante rencontre. Je remercie Larriere, Mercier, L'Archevêque De Kesel, Alain Dangoisse, Carl Vandoorne Brigitte Chanoine (Recteur de la Haute Ecole ICHEC) et Gabriel Ringlet (vice-recteur honoraire et écrivain), et tous ceux qui ont organisé ce forum si important sur Laudato si’
L’appel du Pape François dans Laudato sireprésente un texte fondateur pour le Magistère de l’Église catholique. Il est profondément religieux et dans le même temps scientifique : il part de la foi, passe par la réflexion philosophique et éthique et adopte les connaissances, les plus précises, des sciences naturelles et des sciences sociales. Il affirme, en substance, que la planète sur laquelle nous vivons est notre commune «sœur maison ». Celle-ci est malade à cause des mauvais traitements qui lui sont infligés par quelques-uns tandis que le plus grand nombre en subit les conséquences négatives. Écologie vient de deux mots eikos et logos, qui signifient en grec « maison » et « ordre » c’est-à-dire que c’est à la science d’ordonner la seule maison de tous, la maison commune. 
Le Pape François vient réveiller les hommes et femmes contemporains en les invitant à ne pas pratiquer «une écologie superficielle qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité ». (§ 59) Attentif aux cris des plus pauvres causés par le climat, il revient au cœur de l'Évangile, aux « béatitudes » dans Matthieu 25 « toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites ». Il inscrit son nouveau concept de « l'écologie intégrale » dans la pensée sociale de l'Église, au même titre que la dignité, la liberté de conscience, la fraternité, la destination universelle des biens, la solidarité... L'écologie intégrale englobe les équilibres écologiques, la justice sociale et la responsabilité spirituelle.

La vision religieuse de la « sœur terre »
Un tel message/appel est avant tout profondément religieux car il considère le monde comme la maison de Dieu c’est-à-dire un don que Dieu a donné à l’être humain, son image, pour le garder et l’organiser selon ses potentialités pour le bien de l’homme et de la femme de tout temps et en tous lieux. 
Chesterton, dans son incomparable Vie de Saint François, dit que le saint d’Assise nous a fait découvrir la vérité du ciel et de la terre dans sa profonde sacralité, créés par Dieu et rachetés par le Christ alors que la mentalité gréco-romaine imprégnée de la mythologie voyait dans le ciel et la terre, dans les constellations et dans la vie seulement les récits des passions des dieux et des demi-dieux.
Le monde et la terre, comme maison de Dieu et notre maison commune, est la vision et le message de saint François d’Assise qui vient de l’Évangile. Le Pape François veut le mettre en œuvre. Par conséquent, affirmer, comme le fait un certain candidat à la présidence des États-Unis, que le message de François n’est pas religieux car il s‘occupe de la terre, est ne pas comprendre la vraie religion. François doit s’occuper de la terre comme une exigence de l’Évangile et pas seulement de la foi et des coutumes des êtres humains car comme nous le verrons l’être humain ne peut pas vivre sans un habitat intégralement sain, bon et beau. 
Comme dit saint Thomas d’Aquin: « la doctrine sacrée, traite tout "sous la raison de Dieu”, ou du point de vue de Dieu, soit que l’objet d’étude soit Dieu lui-même, soit qu’il ait rapport à Dieu comme à son principe ou comme à sa fin » (Sth I 7 c). Naturellement toutes les choses dans la mesure où elles sont créées, à partir de rien, sont en relation avec Dieu comme à son principe et comme à sa fin. Par conséquent le Pape doit s’occuper de tout dans la mesure où tout se rapporte à Dieu. François essaie d’unir ce que la modernité a disjoint ou séparé : d’une part les êtres humains et de l’autre la terre, d’une part l’écologie de l’environnement naturel et de l’autre l’écologie humaine, et surtout Dieu et sa création. François unit les deux dimensions dans une approche révolutionnaire et intégrative dans ce qu’il appelle « écologie intégrale », car la maison que Dieu a offerte à lhomme et à la femme doit être une maison commune « comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ». (§ 1) 
Le Pape se garde bien de proposer des solutions techniques précises. Pourtant une partie des chrétiens rechignera : encore un Pape qui « fait de la politique » ! François inscrit ses visées au cœur du mystère d’amour de la création. Probablement il sinspire ici comme ailleurs de saint Thomas : « De même donc que l’on dit de l’arbre : “ Il est tout fleuri de fleurs ”, de même aussi l’on dit que “ le Père dit par son Verbe ou par son Fils soi-même et la créature ” ; et l’on dit que “ le Père et le Fils aiment, par le Saint-Esprit, ou par l’Amour qui procède, eux-mêmes et nous » (Sth I 37 2).
Lhumanité concrète les peuples qui cohabitent dans la « maison commune » est invitée à décrypter le message de confiance que Dieu propose depuis les origines : « Tout l'univers matériel est un langage de l'amour de Dieu, de sa tendresse démesurée envers nous» (§ 84).

La Théologie de Laudato si’
Pour la tradition judéo-chrétienne, dire ‘‘création’’, c’est signifier plus que ‘‘nature’’, parce qu’il y a un rapport avec un projet de l’amour de Dieu dans lequel chaque créature a une valeur et une signification. La nature s’entend d’habitude comme un système qui s’analyse, se comprend et se gère, mais la création peut seulement être comprise comme un don qui surgit de la main ouverte du Père de tous, comme une réalité illuminée par l’amour qui nous appelle à une communion universelle. Il nous est ainsi indiqué que le monde est issu d’une décision, non du chaos ou du hasard, ce qui le rehausse encore plus. Dans la parole créatrice il y a un choix libre exprimé. L’univers n’a pas surgi comme le résultat d’une toute puissance arbitraire, d’une démonstration de force ni d’un désir d’auto-affirmation. La création est de l’ordre de l’amour. 
L’amour de Dieu est la raison fondamentale de toute la création : « Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de dégout pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé » (Sg 11, 24). Par conséquent, chaque créature est l’objet de la tendresse du Père. Cette présence divine, qui assure la permanence et le développement de tout être, « est la continuation de l’action créatrice ».1 L’Esprit de Dieu a rempli l’univers de potentialités qui permettent que, du sein même des choses, quelque chose de nouveau peut surgir : « La nature n’est rien d’autre que la connaissance d’un certain art, concrètement l’art divin inscrit dans les choses, et par lequel les choses elles-mêmes se meuvent vers une fin déterminée. Comme si l’artisan constructeur de navires pouvait accorder au bois de pouvoir se modifier de lui-même pour prendre la forme de navire ».
L’aboutissement de la marche de l’univers se trouve dans la plénitude de Dieu, qui a été atteinte par le Christ ressuscité, axe de la maturation universelle. L’apport de P. Teilhard de Chardin se situe dans cette perspective. Nous ajoutons ainsi un argument de plus pour rejeter toute domination despotique et irresponsable de l’être humain sur les autres créatures. 
La fin ultime des autres créatures, ce n’est pas nous. Mais elles avancent toutes, avec nous et par nous, jusqu’au terme commun qui est Dieu, dans une plénitude transcendante où le Christ ressuscité embrasse et illumine tout ; car l’être humain, doué d’intelligence et d’amour, attiré par la plénitude du Christ, est appelé à reconduire toutes les créatures à leur Créateur. En le formule de la tradition Laudato Si parle de l’exitus mais l’accentuation è mis en le reditus de la création a Dieu fait par le Christ.

Les données des sciences naturelles adoptées par François
Toutefois, selon les preuves apportées par les sciences naturelles et sociales, « cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter » sans considérer aucunement ses potentialités et ses lois, comme si elle était un matériau inerte. Il est difficile pour le Pape, comme pour tous, de comprendre comment il est possible d’arriver à cette violence destructrice de l'homme contre lui-même, contre son frère, contre son habitat. Le Pape, ici, s’élève à une considération théologique : « La violence qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants ». C’est pourquoi conclut François parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui « “gémit en travail d’enfantement“ (Rm 8, 22). Nous oublions que nous-mêmes, nous sommes poussière (cf. Gn 2, 7). Notre propre corps est constitué d’éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure. » (§ 2)
De là, le Pape passe d’un début théologique centré sur l'Évangile à l’examen et l’adoption des données les plus précises et actuelles que fournissent les sciences. 
À partir d’une telle considération, François parle, pour la première fois dans le Magistère, du climat comme « bien commun, de tous et pour tous ». Et il définit celui-ci au niveau global, comme « un système complexe en relation avec beaucoup de conditions essentielles pour la vie humaine ». Puis, utilisant pour la première fois les notions et les paroles de la science, il soutient « qu’il existe un consensus scientifique très solide qui indique que nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique. » Il affirme également et avec précision, adoptant les observations de ces disciplines «qu’au cours des dernières décennies, ce réchauffement a été accompagné de l’élévation constante du niveau de la mer, et il est, de plus, difficile de ne pas le mettre en relation avec l’augmentation d’événements météorologiques extrêmes, indépendamment du fait qu’on ne peut pas attribuer une cause scientifiquement déterminable à chaque phénomène particulier. » (§ 23)
Arrivant au point crucial, le Pape accepte qu’il y ait « d’autres facteurs (comme le volcanisme, les variations de l’orbite et de l’axe de la terre, le cycle solaire) », qui puissent
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2 Id., In octo libros Physicorum Aristotelis expositio, lib II, lectio 14.

concourir au réchauffement global, mais François dénonce énergiquement les causes scientifiquement identifiables de ce mal en déclarant : « de nombreuses études scientifiques signalent que la plus grande partie du réchauffement global des dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, oxyde de nitrogène et autres) émis surtout à cause de l’activité humaine. » (§ 23)

L’apport des sciences de la terre est très décisif. Laudato si’ non seulement parle du problème climatique, qui n’est pas mentionné dans la Bible, mais l’Encyclique soutient aussi que l'activité humaine qui utilise des « combustibles fossiles » est la cause principale du réchauffement climatique. Et c’est ici que François, se souvenant de ses études en chimie durant sa jeunesse, semble se complaire à décrire, avec les sciences naturelles, la nature du phénomène du réchauffement : « En se concentrant dans l’atmosphère, ils empêchent la chaleur des rayons solaires réfléchis par la terre de se perdre dans l’espace ». De plus, il conclut : « cela est renforcé en particulier par le modèle de développement reposant sur l’utilisation intensive de combustibles fossiles, qui constitue le cœur du système énergétique mondial. » Et il ajoute aussi une autre observation importante et scientifique qui regarde l'Amazonie : « Le fait de changer de plus en plus les utilisations du sol, principalement la déforestation pour l’agriculture, a aussi des impacts. »
Dans le même temps, le Pape explique que : « le réchauffement a des effets sur le cycle du carbone. Il crée un cercle vicieux qui aggrave encore plus la situation, affectera la disponibilité de ressources indispensables telles que l’eau potable, l’énergie ainsi que la production agricole des zones les plus chaudes, et provoquera l’extinction d’une partie de la biodiversité de la planète. »
Nous soulignons une fois de plus la nouveauté de l'épistémologie de Laudato si’. Si l’affirmation que la terre est notre maison et nous-mêmes ses gardiens, est de racine biblique, la constatation, cependant, de la crise climatique du réchauffement climatique, dû à l'activité humaine qui utilise des combustibles fossiles, est, elle, purement scientifique. La Bible peut nous dire que l’être humain doit préserver et développer la terre selon le plan de Dieu, mais elle ne peut pas nous dire quelle est la situation réelle de la terre aujourd'hui : la connaissance d'une telle situation est du domaine de la science. Par conséquent, la foi et la raison, la connaissance philosophique et les connaissances scientifiques sont regroupées pour la première fois dans le Magistère pontifical dans Laudato si’.

Perte de la biodiversité : l’Amazonie
Il y a un chapitre entier consacré à la « perte de la biodiversité ». Celui-ci montre que « les ressources de la terre sont aussi objet de déprédation à cause de la conception de l’économie ainsi que de l’activité commerciale et productive fondées sur l’immédiateté. 
La disparition de forêts et d’autres végétations implique en même temps la disparition d’espèces qui pourraient être à l’avenir des ressources extrêmement importantes, non seulement pour l’alimentation, mais aussi pour la guérison de maladies et pour de multiples services. » (§ 32) En réalité, « les diverses espèces contiennent des gènes qui peuvent être des ressources-clefs pour subvenir, à l’avenir, à certaines nécessités humaines ou pour réguler certains problèmes de l’environnement ». Et aussi, comme le dit l’Académie pontificale et son président Werner Arber, nous pouvons ajouter que les gènes de la biodiversité permettent aux mécanismes évolutifs de bien fonctionner. Pour cette raison, ils sont aussi essentiels et leur perte est irremplaçable et dramatique.
Donc, le Pape à ce point ajoute une autre réflexion philosophique et théologique en relation à la devise ignacienne Ad majorem gloriam Dei : « il ne suffit pas de penser aux différentes espèces seulement comme à d’éventuelles “ressources” exploitables, en oubliant qu’elles ont une valeur en elles-mêmes. Chaque année, disparaissent des milliers d’espèces végétales et animales que nous ne pourrons plus connaître, que nos enfants ne pourront pas voir, perdues pour toujours. L’immense majorité disparaît pour des raisons qui tiennent à une action humaine. À cause de nous, des milliers d’espèces ne rendront plus gloire à Dieu par leur existence et ne pourront plus nous communiquer leur propre message. Nous n’en avons pas le droit. » (§ 33)
François se préoccupe non seulement de la perte des gènes mais aussi de la perte des micro-organismes. Il dit que « probablement, cela nous inquiète d’avoir connaissance de l’extinction d’un mammifère ou d’un oiseau, à cause de leur visibilité plus grande. Mais, pour le bon fonctionnement des écosystèmes, les champignons, les algues, les vers, les insectes, les reptiles et l’innombrable variété de micro-organismes sont aussi nécessaires. Certaines espèces peu nombreuses, qui sont d’habitude imperceptibles, jouent un rôle fondamental pour établir l’équilibre d’un lieu. » (§ 34)
En outre, le lien est fait entre les dérapages du marché économique libéral et les menaces qui pèsent sur l'environnement : « La sauvegarde des écosystèmes suppose un regard qui aille au-delà de l’immédiat, car lorsqu’on cherche seulement un rendement économique rapide et facile, leur préservation n’intéresse réellement personne. Mais le coût des dommages occasionnés par la négligence égoïste est beaucoup plus élevé que le bénéfice économique qui peut en être obtenu. Dans le cas de la disparition ou de graves dommages à certaines espèces, nous parlons de valeurs qui excèdent tout calcul. C’est pourquoi nous pouvons être des témoins muets de bien graves injustices, quand certains prétendent obtenir d’importants bénéfices en faisant payer au reste de l’humanité, présente et future, les coûts très élevés de la dégradation de l’environnement. » (§ 36)
À ce stade Laudato sis’occupe directement de l'Amazonie et mentionne « ces poumons de la planète pleins de biodiversité » qui sont justement l’Amazonie mais aussi le bassin du fleuve Congo, ou bien les grandes surfaces aquifères et les glaciers. » En ce sens, l'Amazonie et les glaciers qui la nourrissent, sont une réalité décisive, devenus emblèmes du thème de l'environnement. Comme le dit François « on n’ignore pas l’importance de ces lieux » et de ces emblèmes « pour toute la planète et pour l’avenir de l’humanité. »
En effet, les écosystèmes de l’Amazonie « ont une biodiversité d’une énorme complexité, presqu’impossible à répertorier intégralement, mais quand ces forêts sont brûlées ou rasées pour développer des cultures, d’innombrables espèces disparaissent en peu d’années. » De plus, parfois, à la perte biologique s’ajoute la désertification. La déforestation produit souvent des déserts arides.
Dans le même temps, Laudato Si’ dit qu’ « un équilibre délicat s’impose, quand on parle de ces endroits, parce qu’on ne peut pas non plus ignorer les énormes intérêts économiques internationaux qui, sous prétexte de les sauvegarder, peuvent porter atteinte aux souverainetés nationales ». De fait, Laudato Si’ affirme qu’il existe « des propositions d’internationalisation de l’Amazonie, qui servent uniquement des intérêts économiques des corporations transnationales. »

Aussi pour défendre la biodiversité face à ces multinationales qui cherchent seulement le profit, François, avec le courage qui le caractérise, écrit : « Elle est louable la tâche des organismes internationaux et des organisations de la société civile qui sensibilisent les populations et coopèrent de façon critique, en utilisant aussi des mécanismes de pression légitimes, pour que chaque gouvernement accomplisse son propre et intransférable devoir de préserver l’environnement ainsi que les ressources naturelles de son pays, sans se vendre à des intérêts illégitimes locaux ou internationaux. » (§ 38)
Donc, pour éviter la perte de la biodiversité, il met en garde contre la destruction des forêts en disant que « le remplacement de la flore sauvage par des aires reboisées, qui généralement sont des monocultures, ne fait pas ordinairement l’objet d’une analyse adéquate. En effet, ce remplacement peut affecter gravement une biodiversité qui n’est pas hébergée par les nouvelles espèces qu’on implante. Les zones humides, qui sont transformées en terrain de culture, perdent aussi l’énorme biodiversité qu’elles accueillaient. Dans certaines zones côtières, la disparition des écosystèmes constitués par les mangroves est préoccupante. » (§ 39)
À ce point, François nous exhorte à prendre conscience de notre ignorance concernant l’extraordinaire richesse de la biodiversité, surtout celle habitant les mers et les océans. En effet, pour beaucoup d‘experts de la terre, nous ne connaissons que dix pour cent des espèces animales et végétales. Il déclare par exemple que « les océans non seulement constituent la majeure partie de l’eau de la planète, mais aussi la majeure partie de la grande variété des êtres vivants, dont beaucoup nous sont encore inconnus et sont menacés par diverses causes. » À ce propos, le Pape, fait une conclusion qui touche l’alimentation de la société et le système moderne d’économie comme par exemple certaines formes industrielles de pêches contemporaines, avec d’énormes filets, qui pour prendre quelques poissons éliminent des centaines d’autres. Il affirme que « la vie dans les fleuves, les lacs, les mers et les océans, qui alimente une grande partie de la population mondiale, se voit affectée par l’extraction désordonnée des ressources de pêche, provoquant des diminutions drastiques de certaines espèces. Des formes sélectives de pêche, qui gaspillent une grande partie des espèces capturées, continuent encore de se développer. Les organismes marins que nous ne prenons pas en considération sont spécialement menacés, comme certaines formes de plancton qui constituent une composante très importante dans la chaîne alimentaire marine, et dont dépendent, en définitive, les espèces servant à notre subsistance. » (§ 40)
Il se réfère aussi à la perte des fameuses barrières de corail qui équivalent aux grandes forêts de la terre : « En pénétrant dans les mers tropicales et subtropicales, nous trouvons les barrières de corail, qui équivalent aux grandes forêts de la terre, parce qu’elles hébergent approximativement un million d’espèces, incluant des poissons, des crabes, des mollusques, des éponges, des algues, et autres. Déjà, beaucoup de barrières de corail dans le monde sont aujourd’hui stériles ou déclinent continuellement. » Arrivé à ce point, le Pape s’interroge, avec les conclusions de la Conférence épiscopale latino-américaine dont il a été le principal rédacteur : « Qui a transformé le merveilleux monde marin en cimetières sous-marins dépourvus de vie et de couleurs ? ». Il poursuit en répondant : « Ce phénomène est dû en grande partie à la pollution qui atteint la mer, résultat de la déforestation, des monocultures agricoles, des déchets industriels et des méthodes destructives de pêche, spécialement celles qui utilisent le cyanure et la dynamite. Il s’aggrave à cause de l’élévation de la température des océans. Tout cela nous aide à réaliser comment n’importe quelle action sur la nature peut avoir des conséquences que nous ne soupçonnons pas à première vue, et que certaines formes d’exploitation de ressources se font au prix d’une dégradation qui finalement atteint même le fond des océans. » (§ 41)
Ainsi le Pape conclut la section de la perte de la biodiversité avec un message fort : « Il est nécessaire d’investir beaucoup plus dans la recherche pour mieux comprendre le comportement des écosystèmes et analyser adéquatement les divers paramètres de l’impact de toute modification importante de l’environnement. » Prenant une idée théologique de saint Thomas d’Aquin, François soutient que « toutes les créatures sont liées, chacune doit être valorisée avec affection et admiration, et tous en tant qu’êtres, nous avons besoin les uns des autres. Chaque territoire a une responsabilité dans la sauvegarde de cette famille et devrait donc faire un inventaire détaillé des espèces qu’il héberge, afin de développer des programmes et des stratégies de protection, en préservant avec un soin particulier les espèces en voie d’extinction. » (§ 42) Mais cela n’est pas tout concernant les sciences : il y a plus de nouveautés dans Laudato si’ qui proviennent des sciences sociales.

Les connaissances des sciences sociales adoptées par l’Encyclique
Un des axes qui sous-tend et traverse toute l’Encyclique, est la relation intime entre la fragilité de la planète et les pauvres du monde (les individus, comme les peuples). Il s’agit de la conviction profonde que dans le monde, tout est interconnecté, intimement et causalement. En d'autres mots : « le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité ». L'Encyclique n’est pas écologique entendue comme verte, mais elle est, avant tout, un document social.
Les populations pauvres sont les plus durement frappées alors qu'elles sont les moins responsables. Laudato si’ nous dit que « les pires conséquences retomberont probablement au cours des prochaines décennies sur les pays en développement. Beaucoup de pauvres vivent dans des endroits particulièrement affectés par des phénomènes liés au réchauffement, et leurs moyens de subsistance dépendent fortement des réserves naturelles et des services de l’écosystème, comme l’agriculture, la pêche et les ressources forestières. » (§ 25)
Les changements du climat provoquent des migrations d’animaux et de végétaux qui ne peuvent pas toujours s’adapter, et cela affecte à leur tour les moyens de production des plus pauvres, qui se voient aussi obligés d’émigrer avec une grande incertitude pour leur avenir et pour l'avenir de leurs enfants. Laudato si’ affirme que : « L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique ; ces migrants ne sont pas reconnus comme réfugiés par les conventions internationales et ils portent le poids de leurs vies à la dérive, sans aucune protection légale. » (§ 25)
Elles sont convaincantes, les explications détaillées de notre académicien Ramanathan auxquelles le Pape fait écho « Il existe des formes de pollution qui affectent quotidiennement les personnes. L’exposition aux polluants atmosphériques produit une large gamme d’effets sur la santé, en particulier des plus pauvres, en provoquant des millions de morts prématurées. » Les populations plus pauvres tombent malades, par exemple, « à cause de l’inhalation de niveaux élevés de fumées provenant de la combustion qu’elles utilisent pour faire la cuisine ou pour se chauffer. À cela, s’ajoute la pollution qui affecte tout le monde, due aux moyens de transport, aux fumées de l’industrie, aux dépôts de substances qui contribuent à l’acidification du sol et de l’eau, aux fertilisants, insecticides, fongicides, désherbants et agro-chimiques toxiques en général. » (§ 20)
François affirme aussi que : « L’impact des dérèglements actuels se manifeste aussi à travers la mort prématurée de beaucoup de pauvres, dans les conflits générés par manque de ressources et à travers beaucoup d’autres problèmes qui n’ont pas assez d’espace dans les agendas du monde. » (§ 48)
En réalité, il n’y a pas suffisamment de prise de conscience claire et active des problèmes qui affectent en particulier les exclus, ce qui par conséquent ne fait qu’accroître la pauvreté et l’exclusion. 
Les pauvres et les exclus « sont la majeure partie de la planète, des milliers de millions de personnes. Aujourd’hui, ils sont présents dans les débats politiques et économiques internationaux, mais il semble souvent que leurs problèmes se posent comme un appendice, comme une question qui s’ajoute presque par obligation ou de manière marginale, quand on ne les considère pas comme un pur dommage collatéral. De fait, au moment de l’action concrète, ils sont relégués fréquemment à la dernière place. Cela est dû en partie au fait que beaucoup de professionnels, de leaders d’opinion, de moyens de communication et de centres de pouvoir sont situés loin d’eux, dans des zones urbaines isolées, sans contact direct avec les problèmes des exclus. » (§ 48)
De plus, on ne « devrait pas détourner l’attention de l’état d’abandon et d’oubli dont souffrent aussi certains habitants des zones rurales, où les services essentiels n’arrivent pas, et où se trouvent des travailleurs réduits à des situations d’esclavage, sans droits ni perspectives d’une vie plus digne. » (§ 154)
Après les crimes esclavagistes, coloniaux et totalitaires des siècles passés, l'humanité en même temps que l'idée de la valeur intangible de la vie humaine se retrouve donc de nouveau menacée dans son existence même et dans sa dignité et liberté. Toutes ces situations dramatiques de pauvreté et d'exclusion sociale, principalement causées ou augmentées par le réchauffement climatique, sont le terreau de nouvelles formes d'esclavage et de traite humaine, telles que le travail forcé, la prostitution, le trafic d’organes, la dépendance à la drogue, etc. Il est évident que le plein emploi et la pleine scolarisation constituent la grande défense contre la pauvreté, la prostitution, la dépendance à la drogue et le trafic de celle-ci. Dès lors, réduire notre empreinte carbone n'est pas une simple question environnementale! 
L’Anthropocène, terme proposé par les académiciens pontificaux définissant le nouvel âge géologique dans lequel le modèle de développement est basé sur l’activité humaine qui emploie les énergies fossiles, et qui a rendu la Terre malade, est « le plus grand chantier de défense des droits humains de notre époque » (Mgr Desmond Tutu, préface à Crime climatique Stop !).
C’est pourquoi, François se sert des sciences sociales et des sciences naturelles ensemble. Dans un monde globalisé, nous ne pouvons pas nous empêcher de reconnaître qu’une vraie approche sociale est liée à l’écologie et vice-versa qu’« une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement ». Ainsi, conclut François on doit « écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres. » (§ 49)
Il y a également un facteur géopolitique. Par cette première globalisation physique du réchauffement de la planète à travers l'air et les océans, il est évident que « le réchauffement causé par l’énorme consommation de certains pays riches a des répercussions sur les régions les plus pauvres de la terre, spécialement en Afrique, où l’augmentation de la température jointe à la sécheresse fait des ravages au détriment du rendement des cultures. À cela, s’ajoutent les dégâts causés par l’exportation vers les pays en développement des déchets solides ainsi que de liquides toxiques, et par l’activité polluante d’entreprises qui s’autorisent dans les pays moins développés ce qu’elles ne peuvent dans les pays qui leur apportent le capital. » (§ 51)
Par conséquent, « toute approche écologique doit incorporer une perspective sociale », écologique, et politique « qui prenne en compte les droits fondamentaux des plus défavorisés », et vice-versa toute considération sociopolitique doit avoir une dimension écologique intégrée. (§ 93)
Les solutions pour une « écologie intégrale »: nous sommes dans les délais pour résoudre le problème
Cette invitation à sauvegarder la « maison commune » fait résonner l’appel le plus pressant de Dieu pour que l’homme se mette au travail. Alors maintenant quelles sont les solutions ?
 « En réalité, l’intervention humaine qui vise le développement prudent du créé est la forme la plus adéquate d’en prendre soin, parce qu’elle implique de se considérer comme instrument de Dieu pour aider à faire apparaître les potentialités qu’il a lui-même mises dans les choses : ‘Le Seigneur a créé les plantes médicinales, l’homme avisé ne les méprise pas’ » (Si 38, 4 § 124). Prendre soin de la terre nest pas comme prendre soin d’un musée qui garde et maintient des œuvres d'art n’ayant pas de vie biologique. Prendre soin de la terre c’est la développer selon ses potentialités vitales que Dieu a placées en elle, en accord avec les découvertes et les activités scientifiques, pour le bien commun de l’homme, pour le développement durable de notre planète, en solidarité générationnelle et intergénérationnelle, autrement dit, laisser à nos enfants l’héritage d'une terre plus saine que malade. Parallèlement, prendre soin de l’écologie intégrale signifie éradiquer aussitôt que possible, l'exclusion sociale et la marginalisation, en particulier la pauvreté et les nouvelles formes d'esclavage qui sont aujourd’hui le commerce le plus prisé des trafiquants.
Quant aux solutions, je tiens à reconnaître et féliciter le travail effectué par la fondation Amazonas Sustentável, car contrairement à d'autres approches concernant les grands « poumons de la planète », pour reprendre la métaphore de Laudato Si’, le projet de Amazonas Sustentável sait intégrer la nature avec l'être humain ; celui-ci est appelé à la préserver et à la développer en fonction de ses possibilités durablement comme nous disons aujourd'hui. Beaucoup de « poumons » de la planète ou réserves de biodiversité, et d'eau, sont devenus des « parcs nationaux » autrement dit des aires protégées dont le statut juridique oblige la protection et la conservation de la richesse de sa flore et de sa faune. Dans cette solution comme d'autres similaires, on sépare l’être humain de la zone protégée, considérée pratiquement comme un musée. Mais la préservation dans ce cas-là, ne favorise pas le développement. Amazonas Sustentável propose en revanche d’intégrer l'être humain dans son habitat naturel, la Mère Terre ; cette solution crée ainsi l'inclusion sociale et l'amélioration du climat, c’est-à-dire, qu’elle résout dans le même temps les deux urgences contemporaines qui sont l’exclusion et le réchauffement climatique. C’est quelque chose de révolutionnaire qui a eu cependant son précédent, si vous le permettez, avec les missions jésuites en 1700. Aujourd'hui, le modèle à diffuser est celui de Amazonas Sustentável.
Le Pape François affirme que « dans les conditions actuelles de la société mondiale, où il y a tant d’inégalités et où sont toujours plus nombreuses les personnes marginalisées, privées des droits humains fondamentaux, le principe du bien commun devient immédiatement comme conséquence logique et inéluctable, un appel à la solidarité et à une option préférentielle pour les plus pauvres ». Il s’agit donc de rechercher le bien commun reliant les partenariats sur la planète, honorer le prix que Dieu accorde à chacun en luttant pour la dignité, incarner le souci du Seigneur pour les plus menacés en transformant les mécanismes sociopolitiques pour réduire les inégalités, reconnaître l’infinie patience et miséricorde de Dieu envers les hommes et les femmes en nourrissant la foi, lespérance et la charité.
Nous pourrions citer ici la règle d’or, fondement de toutes les civilisations et traditions religieuses, « ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse » ou au positif « ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le semblablement pour eux » (Lc 6, 31). Toutefois cette règle mérite d’être interprétée aujourd’hui à la lumière des Béatitudes de l’Évangile selon saint Matthieu 5, et du protocole par lequel nous serons jugés dans Matthieu 25, qui se tournent vers les autres, vers les plus pauvres et les plus nécessiteux en situation existentielle et réelle de souffrance. Faire le choix des Béatitudes et des pauvres, de ceux qui souffrent, de ceux qui pleurent, de ceux qui ont un cœur pur, des doux, des miséricordieux, des artisans de paix, des amoureux et des persécutés pour la justice, est un choix transcendant à la règle d'or, trop abstraite pour répondre à la souffrance des autres et des plus nécessiteux. L’option de suivre les Béatitudes, « implique de tirer les conséquences de la destination commune des biens de la terre », mais, comme le Pape « a essayé de l’exprimer dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, elle exige de considérer avant tout l’immense dignité du pauvre à la lumière des convictions de foi les plus profondes ». Ainsi conclut François: « il suffit de regarder la réalité pour comprendre que cette option est aujourd’hui une exigence éthique fondamentale pour la réalisation effective du bien commun. » (§ 158) 
En définitive, à la différence de la règle d’or, dans les Béatitudes, l’autre est cet être souffrant à qui l’Évangile ne cesse de donner la place centrale montrant l’être humain toujours en souffrance. Cette souffrance n’est pas uniquement définie par la douleur physique, ni même par la douleur mentale ou morale, mais par la diminution, voire la destruction de la capacité d’être et d’agir, du pouvoir-faire, qui sont ressenties comme une atteinte à l’intégrité de la personne. Et, toujours de façon différente que dans la règle d’or, une sorte d’égalisation apparaît dans les Béatitudes, où l’homme souffrant est à l’origine et grâce à la souffrance partagée entre l’autre souffrant et le soi, l’amour exigé par les Béatitudes est préservé de se confondre avec la simple pitié, où le soi peut jouir secrètement de se savoir épargné. Dans les Béatitudes vraiment vécues, le soi, dont la puissance d’agir est au départ plus grande que celle de l’autre souffrant, se retrouve affecté par tout ce que l’autre lui offre en retour. Car de l’autre souffrant procède un don qui n’est plus précisément puisé dans sa puissance d’agir et d’exister, mais dans sa faiblesse même. C’est peut-être là, la preuve suprême de l’amour exigé dans les Béatitudes, laquelle, à l’heure de l’agonie, est dans le susurrement partagé des voix ou l’étreinte débile de mains qui se serrent.
Le Pape François, dans l’homélie de la « Misa Criolla » de A. Ramirez en 2014, à l’occasion de la fête de Notre Dame de Guadalupe a dit que : « le Magnificat nous introduit ainsi dans les Béatitudes, synthèse et loi primordiale du message évangélique. À sa lumière, aujourd’hui, nous nous sentons poussés à demander une grâce, la grâce si chrétienne que l’avenir de l’Amérique latine soit forgé par les pauvres et par ceux qui souffrent, par les humbles, par ceux qui ont faim et soif de justice, par les miséricordieux, par les cœurs purs, par ceux qui travaillent pour la paix, par les persécutés à cause du nom du Christ, « parce que le Royaume des cieux sera à eux » (cf. Mt 5, 1-11). Que ce soit la grâce d’être forgés par ceux qu’aujourd’hui le système idolâtre de la culture du rebut relègue dans la catégorie des esclaves, des objets dont on peut se servir ou simplement refuser. »
Et nous faisons cette requête déclare le Pape parce que l’Amérique latine est « le continent de l’espérance » ! « Parce que l’on attend d’elle de nouveaux modèles de développement qui conjuguent la tradition chrétienne et le progrès civil, la justice et l’équité avec la réconciliation, le développement scientifique et technologique avec la sagesse humaine, la souffrance féconde avec la joie emplie d’espérance. Il est possible de conserver cette espérance uniquement avec de grandes doses de vérité et d’amour, des fondements de toute la réalité, des moteurs révolutionnaires d’une authentique vie nouvelle. »

Le philosophe allemand, Habermas, dans son dialogue avec le cardinal Ratzinger, disait que pour sauver le monde d'aujourd'hui, « une culture politique libérale peut même exiger de la part des citoyens sécularisés de participer à l’effort de traduction de matériaux significatifs de la langue religieuse en une langue accessible à tous ». 
Les matériaux les plus significatifs de la langue religieuse, le discours le plus révolutionnaire, le plus actuel, le plus humain et le plus divin, le plus court et le plus profond, qu’aucun homme religieux n’a jamais prononcé dans le cours de l'histoire, est le discours des Béatitudes, le Sermon sur la Montagne, de Jésus-Christ.
Les politiciens et les hommes des sciences sociales, en particulier ceux d'Amérique latine, sont appelés à réfléchir sur la façon d’incarner les béatitudes à la fois comme une loi de la politique et de la société, mais aussi comme des biens communs concrets de la société mondialisée, et enfin comme un nouveau nom du bien commun. Bienvenue serait le penseur, l’académicien, l’économiste, le travailleur, l’homme politique et le leader religieux ou social, qui saurait porter le programme des Béatitudes du Christ dans la société mondialisée contemporaine.

Je vous remercie de m’avoir invité parmi vous dans cette ville qui a beaucoup donné et qui a, encore beaucoup, à donner au monde.
 Merci beaucoup pour votre attention. 

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