Des dizaines de milliers de manifestants réclament de revoter le Brexit
LONDRES
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres pour demander un vote sur les conditions finales du retrait du Royaume-Uni de l'UE, actuellement négociées à Bruxelles entre les deux parties.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres pour demander un vote sur les conditions finales du retrait du Royaume-Uni de l'UE, actuellement négociées à Bruxelles entre les deux parties.
Deux ans jour pour jour après le référendum sur le Brexit, cette marche organisée par l'association The People's Vote (Le vote du peuple) marque le début d'une campagne d'actions qui doit durer tout l'été pour exiger une nouvelle consultation populaire.
"J'étais en larmes lors des résultats du référendum, ça laissait présager d'un avenir très sombre", a expliqué Chiara Liduori, une italienne installée à Londres, venue participer à la manifestation avec sa fille de 2 ans, et sa nièce de 14 ans. "C'est pour elles que je suis venue, elles vont grandir dans Europe différente, qui n'est pas celle que je connais, ni celle que je veux".
Vote de contestation
Sous un ciel bleu, une foule compacte a traversé le quartier des ministères, ne manquant pas de huer en passant devant Downing Street, résidence de la Première ministre conservatrice Theresa May. Sur les pancartes s'affichaient de nombreux slogans contre la sortie de l'UE ou le gouvernement, notamment "Le Brexit détruit le Royaume-Uni", "Theresa, dis nous la vérité", ou encore "Le Brexit n'est pas une affaire conclue".
"Je suis vraiment favorable à ce qu'on laisse les gens s'exprimer une nouvelle fois, beaucoup ont changé d'avis, on comprend mieux les enjeux aujourd'hui", a confié Emily Hill, une infirmière de 55 ans, qui a fait deux heures de route depuis le comté de Gloucestershire (sud-ouest de l'Angleterre) pour participer à l'évènement.
"De nombreux électeurs ont exprimé un vote de contestation" lors du premier référendum, en 2016, estime-t-elle, brandissant un drapeau européen. "Certains ne soutiennent pas l'Europe, mais je ne pense pas que cela représente la majorité de l'opinion dans le pays".
Airbus et BMW menacent
Dans un sondage de l'institut Survation pour la chaine ITV publié vendredi, 48% des personnes interrogées étaient favorable à un second référendum, 25% s'y opposaient, et 27% n'avaient pas d'opinion. "Le débat sur le Brexit crée des tensions, et polarise encore davantage la société", regrette William Diaz, un journaliste de 52 ans, qui défile avec une pancarte "Je suis un citoyen européen". "C'est une question très compliquée, ce n'est pas une décision que l'on devrait prendre en votant par oui ou par non". Il évoque également ses craintes des "conséquences économiques" que pourrait avoir la sortie du pays de l'UE, mentionnant les menaces formulées cette semaine par les dirigeants d'Airbus ou BMW de mettre fin à leurs activités au Royaume-Uni en cas de Brexit sans accord.
A l'avant du cortège, le chef du Parti libéral-démocrate, Vince Cable, ou la députée conservatrice europhile Anna Soubry défilaient derrière une bannière demandant "un vote sur l'accord final du Brexit". Vince Cable a défendu la légitimité d'une seconde consultation. "C'est courant dans certains pays, comme en Suisse, vous votez d'abord sur le principe, puis vous votez sur le résultat final", a-t-il exposé. "C'est le début d'une longue bataille", a-t-il reconnu, "aujourd'hui nous envoyons un puissant message au gouvernement sur les inquiétudes générées par sa gestion du Brexit".
Divisé sur le dossier, l'exécutif britannique n'a pas encore dévoilé sa vision de la relation qu'il souhaite mettre en place avec l'UE après le retrait, prévu le 29 mars 2019. Favorable à une franche rupture, le ministre des affaires étrangères Boris Johnson a exigé un "Brexit complet" dans une tribune publiée samedi par le tabloïd The Sun. Il a mis en garde Theresa May sur la nécessité de refuser un accord qui laisserait le pays "a moitié dans et à moitié hors" de l'UE, "contraint d'obéir aux règles européennes".
Bluff?Le ministre du Commerce international, Liam Fox, s'est lui montré encore plus explicite sur la possibilité de conclure un Brexit sans accord. "Je pense qu'il ne serait pas prudent pour nos partenaires dans ces négociations de penser que notre Première ministre bluffe", a-t-il déclaré à la BBC. "Elle a toujours affirmé qu'aucun accord valait mieux qu'un mauvais accord".
A quelques jours d'un sommet européen à Bruxelles, l'inquiétude augmente quant à la progression des discussions, alors que d'importantes interrogations restent sans réponse, notamment la question de la frontière irlandaise. L'UE a même conseillé de se préparer à l'absence d'accord.
"J'étais en larmes lors des résultats du référendum, ça laissait présager d'un avenir très sombre", a expliqué Chiara Liduori, une italienne installée à Londres, venue participer à la manifestation avec sa fille de 2 ans, et sa nièce de 14 ans. "C'est pour elles que je suis venue, elles vont grandir dans Europe différente, qui n'est pas celle que je connais, ni celle que je veux".
Vote de contestation
Sous un ciel bleu, une foule compacte a traversé le quartier des ministères, ne manquant pas de huer en passant devant Downing Street, résidence de la Première ministre conservatrice Theresa May. Sur les pancartes s'affichaient de nombreux slogans contre la sortie de l'UE ou le gouvernement, notamment "Le Brexit détruit le Royaume-Uni", "Theresa, dis nous la vérité", ou encore "Le Brexit n'est pas une affaire conclue".
"Je suis vraiment favorable à ce qu'on laisse les gens s'exprimer une nouvelle fois, beaucoup ont changé d'avis, on comprend mieux les enjeux aujourd'hui", a confié Emily Hill, une infirmière de 55 ans, qui a fait deux heures de route depuis le comté de Gloucestershire (sud-ouest de l'Angleterre) pour participer à l'évènement.
"De nombreux électeurs ont exprimé un vote de contestation" lors du premier référendum, en 2016, estime-t-elle, brandissant un drapeau européen. "Certains ne soutiennent pas l'Europe, mais je ne pense pas que cela représente la majorité de l'opinion dans le pays".
Airbus et BMW menacent
Dans un sondage de l'institut Survation pour la chaine ITV publié vendredi, 48% des personnes interrogées étaient favorable à un second référendum, 25% s'y opposaient, et 27% n'avaient pas d'opinion. "Le débat sur le Brexit crée des tensions, et polarise encore davantage la société", regrette William Diaz, un journaliste de 52 ans, qui défile avec une pancarte "Je suis un citoyen européen". "C'est une question très compliquée, ce n'est pas une décision que l'on devrait prendre en votant par oui ou par non". Il évoque également ses craintes des "conséquences économiques" que pourrait avoir la sortie du pays de l'UE, mentionnant les menaces formulées cette semaine par les dirigeants d'Airbus ou BMW de mettre fin à leurs activités au Royaume-Uni en cas de Brexit sans accord.
A l'avant du cortège, le chef du Parti libéral-démocrate, Vince Cable, ou la députée conservatrice europhile Anna Soubry défilaient derrière une bannière demandant "un vote sur l'accord final du Brexit". Vince Cable a défendu la légitimité d'une seconde consultation. "C'est courant dans certains pays, comme en Suisse, vous votez d'abord sur le principe, puis vous votez sur le résultat final", a-t-il exposé. "C'est le début d'une longue bataille", a-t-il reconnu, "aujourd'hui nous envoyons un puissant message au gouvernement sur les inquiétudes générées par sa gestion du Brexit".
Divisé sur le dossier, l'exécutif britannique n'a pas encore dévoilé sa vision de la relation qu'il souhaite mettre en place avec l'UE après le retrait, prévu le 29 mars 2019. Favorable à une franche rupture, le ministre des affaires étrangères Boris Johnson a exigé un "Brexit complet" dans une tribune publiée samedi par le tabloïd The Sun. Il a mis en garde Theresa May sur la nécessité de refuser un accord qui laisserait le pays "a moitié dans et à moitié hors" de l'UE, "contraint d'obéir aux règles européennes".
Bluff?Le ministre du Commerce international, Liam Fox, s'est lui montré encore plus explicite sur la possibilité de conclure un Brexit sans accord. "Je pense qu'il ne serait pas prudent pour nos partenaires dans ces négociations de penser que notre Première ministre bluffe", a-t-il déclaré à la BBC. "Elle a toujours affirmé qu'aucun accord valait mieux qu'un mauvais accord".
A quelques jours d'un sommet européen à Bruxelles, l'inquiétude augmente quant à la progression des discussions, alors que d'importantes interrogations restent sans réponse, notamment la question de la frontière irlandaise. L'UE a même conseillé de se préparer à l'absence d'accord.
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