ENVIRONNEMENT- ECOLOGIE
Forts mesures dans l'île de Pâques menacée par le tourisme
Pour visiter la célèbre île de Pâques et ses monumentales statues Moaï, il faudra désormais montrer patte blanche: le Chili vient de limiter l'accès à ce territoire menacé par la surfréquentation touristique.
© photo news
"Cette île est magique, tout le monde veut la visiter, mais c'est aussi une île délicate que nous devons protéger. La nouvelle loi a pour objectif d'y réguler le tourisme", a déclaré le président chilien, Sebastian Piñera, à la chaîne d'information 24 horas à propos de ce bout de terre situé dans le sud-est de l'océan Pacifique, à 3.500 km du Chili.
168 km²
La croissance démographique de l'île - d'une superficie de 168 km² -, conjuguée à l'essor de l'activité touristique et immobilière - principalement des hôtels -, mettent en danger sa faune et sa flore. Chaque année, l'île de Pâques accueille 116.000 touristes attirés par les fameuses statues géantes de pierre appelées Moaïs. Sa population, qui a doublé en quelques décennies, est de 7.750 résidents permanents, dont 40% de natifs.
Séjour limité
La loi, entrée en vigueur mercredi, fait passer la durée du séjour de 90 à 30 jours maximum pour les touristes. Ceux qui souhaiteront se rendre sur ce territoire chilien devront en outre répondre à certains critères: remplir un formulaire, avoir une réservation dans un hôtel ou avoir été invité par un insulaire et présenter ses billets aller et retour. Cette mesure s'applique aux étrangers mais aussi aux Chiliens désirant visiter l'île.
Installation limitée
Le texte impose également des conditions pour s'y installer durablement: il faudra être le père, la mère, le conjoint ou le fils d'un membre de la communauté autochtone des Rapa Nui. Par ailleurs, seuls les fonctionnaires, les salariés d'organisations travaillant pour le compte de l'Etat et ceux qui développent une activité économique indépendante pourront y résider avec leurs familles.
Pression touristique
La pression touristique a eu un impact sur les services basiques de l'Île, mais surtout sur la gestion des déchets, explique Ana Maria Gutierrez, conseillère en matière d'environnement de la municipalité.
Trop de déchets
S'il y a dix ans, l'île de Pâques produisait 1,4 tonnes de déchets par an, ce chiffre atteint aujourd'hui 2,5 tonnes, dont une faible part est recyclée. D'ici 2025, l'île produira 32 tonnes de carton, 18 de plastique, 12 de boîtes de conserve et neuf de verre. Ce petit territoire en forme de triangle, dont les côtés mesurent 16, 17 et 24 kilomètres, est en outre situé en plein dans les courants marins qui emportent à la fois les déchets du continent et ceux dérivés de "l'île de plastique" du Pacifique sud.
Rapa Nui
L'île de Pâques tient son nom du jour où l'expédition hollandaise, menée par le navigateur Jakob Roggeveen, la découvrit le jour de Pâques, le 6 avril 1722. Le Chili annexa l'île en 1888. Néanmoins, les habitants l'ont toujours surnommée "Rapa Nui", signifiant, dans la langue autochtone, "le nombril du monde".
info: LE TEMPS
Le Chili crée une réserve marine géante autour de l’île de Pâques
Une zone d’environ 630 000 kilomètres carrés située autour de l’emblématique île et abritant une riche biodiversité est préservée des activités humaines
Déjà la ex- presidente Michèle Bachelet avait réalisé ses action visant la création d'une grande aire marine protégée pour préserver la faune locale autour la célèbre Île, à l'ouverture de la conférence "Notre océan", qui réunit pour deux jours au Chili 400 personnalités du monde politique, scientifique et des affaires de 90 pays, les années 2015.
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