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La banquise arctique ne cesse de diminuer : 2018, 2e record de fonte après 2017



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La banquise arctique se meurt, ici icebergs modestes à la dérive au Groenland


La banquise arctique poursuit sa régression : le 17 mars 2018, son étendue maximale était de seulement 14,58 millions de km², le deuxième plus faible record enregistré depuis près de 40 ans.

Chaque année, la couverture de glace de mer recouvrant l'océan Arctique et les mers environnantes s'épaissit et s'étend pendant l'automne et l'hiver, atteignant son maximum annuel entre la fin février et le début avril. Puis, la glace fond en partie au printemps et en été jusqu'à ce qu'elle atteigne son minimum annuel en septembre.
Or, au cours des dernières décennies, la glace de mer arctique a diminué au cours des saisons de croissance et de fonte, au point qu'un record de fonte a été établi le 7 mars 2017 avec seulement 13,98 millions de km² de banquise mesuré par satellite.
Alors que l'Europe a connu un hiver très froid (jusqu'à 10°C en dessous des normales en France), l'Arctique connaissait des températures particulièrement élevées, 5 à 10°C supérieures aux normales calculées pour 2004-2013 ; le pôle Nord a même connu des températures au-dessus du point de congélation pendant quelques jours en février. Résultat : le 17 mars 2018 la couverture de glace en Arctique atteignait 14,58 millions de km², ce qui en fait le deuxième plus bas record enregistré.
Selon les données du GISS de la NASA, depuis les années 1990, l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne planétaire. Ce phénomène appelé "amplification de l'Arctique" est une réaction régionale amplifiée du réchauffement planétaire.
Les 10 records d'étendus de banquise arctique les plus faibles depuis les mesures satellitaires de 1979
Données : NCDIS
RangAnnéeEn millions de km²Date
1201714,427 mars
2201814,4817 mars
3201514,5225 février
3201614,5224 mars
5201114,679 mars
5200614,6812 mars
7200714,7712 mars
8200514,9512 mars
8201414,9621 mars
10200915,175 mars
17 mars 2018 : deuxième record de fonte de la banquise arctique.
Crédit : NASA Goddard Space Flight Center / Katy Mersmann
"La couverture de glace de mer de l'Arctique continue de décroître et cela est lié au réchauffement continu de l'Arctique", a déclaré Claire Parkinson, chercheure principale en climatologie au Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, Maryland. Il s'agit d'une boucle de rétroaction positive : "le réchauffement signifie moins de glace et plus de glace va fondre, mais aussi, parce qu'il y a moins de glace, moins de rayonnement solaire incident est réfléchi, ce qui contribue au réchauffement", ajoute-t-elle.
En février 2018, une vaste zone d'eau libre est apparue dans la banquise au nord du Groenland, à l'intérieur de la banquise pluriannuelle - la glace la plus ancienne et la plus épaisse de l'Arctique. Si la majeure partie de celle-ci a ensuite gelé de nouveau, elle s'est fragilisée, et une nouvelle ouverture pourrait apparaître durant la prochaine saison de la fonte. "Cela pourrait rendre la glace dans cette région plus mobile et susceptible de sortir de l'Arctique cet été, soit dans les détroits de Fram ou de Nares, pour finalement fondre dans les eaux plus chaudes de l'océan Atlantique", explique la NASA.
Paradoxalement, le bilan de masse de l'inlandsis groenlandais a été proche de la normale de septembre à décembre 2017, une "exception dans la tendance générale constatée depuis deux décennies, l'inlandsis du Groenland ayant perdu environ 3 600 milliards de tonnes de glace depuis 2002" indique l'OMM. Autrement dit, plus de 3 900 milliards de litres d'eau ont rejoint les océans, c'est l'équivalent de plus de 40 fois le volume d'eau du lac Léman en Suisse.

Les conséquences de la fonte de la banquise arctique

Les conséquences de la diminution de la banquise arctique sont nombreuses et potentiellement majeures :

La fonte de la banquise augmente-t-elle le niveau des océans ?

Lorsque la banquise fond, le niveau de l'eau n'augmente pas directement puisque le passage de l'état solide à l'état liquide de l'eau n'induit pas une augmentation du volume d'eau. C'est la fonte des glaciers terrestres qui contribue à l'élévation du niveau des océans.
Cependant, lorsque la banquise fond, l'océan arctique se réchauffe car le pouvoir réfléchissant (mesuré via l'albédo) de l'eau par rapport aux rayons du soleil, est très inférieur à celui de la glace. Ainsi, l'océan arctique absorbe plus de rayonnement solaire, se réchauffe et augmente son volume par dilatation thermique. En outre, les glaciers continentaux pourraient fondre plus facilement à cause d'une région globalement plus chaude.
Tout au long de 2017, l'étendue de la banquise a été bien inférieure à la normale calculée pour la période 1981-2010, tant dans l'Arctique qu'en Antarctique (OMM).
La NASA vient de lancer l'Opération IceBridge, un survol aérien de la glace polaire dans l'océan Arctique afin de cartographier la répartition et l'épaisseur de la glace de mer. À l'automne, la NASA lancera une nouvelle mission satellite,grâce au satellite ICESat-2, qui surveillera en permanence l'évolution de l'épaisseur de la glace de mer dans l’Arctique.


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