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                  ARCHITECTURE- URBANISME

                                         MATERA
                 Capitale européenne de la culture 2019 
(fotos wiki)


Matera, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco avec la région des sassi (habitations troglodytiques) et les églises rupestres, a été nommée capitale européenne de la culture 2019. 
  Considérée Ville d'art et d’histoire, « perle » de la Basilicate, Matera a entamé un vaste chantier de modernisation, de rénovation des sassi, et un grand programme d'innovations, sous le slogan « Open future ».
 L'occasion de (re)partir à la découverte du patrimoine de Matera, une ville modelée par l’histoire et l’art : ses ruelles au charme renversant, ses habitations creusés dans la roche et ses grottes naturelles, ses dizaines d'églises rupestres et ses musées, promesses de jolies promenades dans la vieille ville.

GÉOGRAPHIE ET HISTOIRE





La Gravina a creusé dans le calcaire le site sur lequel des habitants troglodytiques se sont installés depuis le paléolithique jusqu'au milieu du xxe siècle.

Matera est une ville située sur un affleurement rocheux de la région de Basilicate, dans le sud de l'Italie. Elle comprend les célèbres Sassi, un ensemble d'habitations troglodytes sculptées à flanc de montagne. Évacuées en 1952 en raison des mauvaises conditions de vie, les Sassi abritent aujourd'hui des musées comme la Casa Grotta di Vico Solitario, qui renferme des meubles d'époque et des outils artisanaux. Les églises rupestres à proximité incluent Santa Lucia alle Malve, ornée de fresques du XIIIe siècle.



PARC DES EGLISES

Surnommée la "Jérusalem de l'Ouest" pour ses maisons troglodytiques en pierre creusées à flanc de ravin (les "sassi"), Matera est considérée comme la troisième ville la plus ancienne du monde après Alep (Syrie) et Jéricho (Cisjordanie). Des vestiges "attestent de la présence de l'homme depuis 8.000 ans", rappelle le maire.

L’ARCHITECTURE
La Gravina a creusé le calcaire du plateau des Murge, où s'étale Matera.

De nombreuses grottes naturelles ont ainsi été creusées et ont servi de refuge aux hommes depuis le paléolithique ; ce serait l'un des plus anciens sites préhistoriques. Grecs et Romains ont à leur tour occupé les lieux, à la croisée des routes commerciales (Matera était l'une des étapes de la Via Appia).
Le calcaire ne permettant pas de retenir les eaux pluviales dans une nappe phréatique, l'eau de pluie est recueillie dans des citernes. Au cours de l'histoire de nombreuses grottes ont abrité des églises rupestres. Aux viie et viiie siècles, les grottes devinrent le refuge de moines byzantins, qui transformèrent leurs murs en chapelles. On peut ainsi y admirer des fresques à forte influence byzantine.



Pendant la domination normande, la ville connaît une période de prospérité, on y construit le château et les remparts. La population s'accroit, elle est contrainte d'occuper les grottes situées en dehors de la protection des remparts. Elle occupe alors deux amphithéâtre naturels, le Sasso Caveoso et le Sasso Barisano. Jusqu'au xvie siècle, la vie s'organise avec et autour du relief.
Château Tramontano

Ch. Tramontano - ruelle

LA RENAISSANCE
C'est en 1953 que le dernier habitant est parti, à la suite d'une décision politique, en raison des conditions d'insalubrité de ces quartiers. C'est la loi De Gasperi, qui, en 1952, imposa l'évacuation des sassi et le relogement de leur population. À cette époque, 15 000 personnes vivaient là dans des conditions sanitaires très rudimentaires.

Depuis, un énorme projet d'aménagement s'est mis en place, confié aux meilleurs urbanistes du pays, pour créer de nouveaux quartiers, tout en essayant de préserver la sociabilité particulière des Sassi, leur architecture, leur style. Dans les parties récentes, les façades des maisons sont construites et certains toits servent de rues aux étages supérieurs. (info Wiki)






Matera, un décor biblique 
(extrait article Jean-Jacques Bozonnet- Le Monde)


"Matera est une ville de Palestine égarée au sud de l'Italie ; une Palestine tout droit sortie d'un vieux livre de catéchisme, avec ses paysages de plateaux désolés et de collines arides, ses villages blancs assoupis sous le soleil, ses troupeaux de moutons au milieu de champs pierreux. Curieux destin pour une terre dont les habitants, il n'y a pas si longtemps, se croyaient exclus de la chrétienté."
"Mais visiter les Sassi, c'est d'a bord crapahuter dans l'histoire de l'humanité : une expérience intellectuelle et spirituelle à vivre dans quelques-unes des 140 églises rupestres creusées par les communautés monastiques qui se sont succédé dans la région entre le VIIIe et le XIIe siècle. Un itinéraire spécialement jalonné dans le Sasso Caveoso permet de découvrir les plus représentatives, décorées de fresques d'inspiration byzantine ou normande."

"Assis à une terrasse à l'ombre de San Pietro Caveoso, petite église baroque posée au bord de l'à-pic, le touriste prend brusquement conscience de l'étrangeté du lieu. Plus que l'austère beauté du paysage, c'est le silence qui étreint l'âme. Pas de bruit de voiture, et pour cause. Ni éclats de voix ni cris d'enfants. Aucun de ces échos familiers. Les trois quarts de ses habitants ayant été relogés de force en 1952 par le gouvernement dans des quartiers neufs à la périphérie de Matera, la vieille ville est restée abandonnée pendant des années, nue et vide, hésitant longtemps entre la ruine définitive et un destin artificiel de musée.
Peu à peu, la vie a repris sur les 30 hectares de Sassi. Des urbanistes du monde entier se sont passionnés pour leur écosystème, un astucieux mécanisme de ventilation naturelle, de récolte des eaux de pluie et de stockage des déchets qui a traversé les millénaires. Seule la surpopulation en a eu raison, les égouts et les citernes ayant été transformés en habitations.
Désormais, il n'est plus interdit d'habiter les Sassi, dont la réhabilitation est encouragée par les autorités. Des hôtels de luxe s'y sont installés, dans le respect de l'architecture troglodyte. Des chambres d'hôtes, des trattorias et des lieux d'expositions s'ouvrent progressivement.
Les particuliers y reviennent, qui pour restaurer et habiter la maison de ses parents, qui pour s'aménager la plus tendance des résidences secondaires. La commune concède gratuitement les locaux pour quatre-vingt-dix-neuf ans et l'Etat subventionne jusqu'à 60 % des travaux. Les nouveaux résidants sont encore peu nombreux : on estime à plus de 3 000 le nombre des habitations disponibles, dont une bonne moitié (1 672) sont entièrement creusées dans la roche calcaire. Après avoir été un laboratoire architectural pour quelques spécialistes, puis un lieu de tourisme culturel, les Sassi de Matera s'apprêtent à renaître à la vie sociale ». 
Video:

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                                                        (photos wiki)

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